L’acteur gabonais Bertrand Essone ouvre les portes de son univers cinématographique
Né à Cocobeach, dans la province de l’estuaire au Gabon, Fame Essone Camille Bertrand est un acteur qui ne cesse de faire ses preuves dans l’univers cinématographique gabonais. C’est avec joie que le fils de Essone Bang Aimé et de Ntsame Ndong Thérèse décide de répondre à nos questions.
Lysette-André : Bonjour Bertrand Essone.
Bertrand Essone : Bonjour Lysette-André, merci de m’appeler par mon nom d’acteur.
Dites-nous, pourquoi avez-vous choisi de faire du cinéma ?
Je suis dans le milieu cinématographique depuis mai 2009. Depuis mon plus jeune âge, j’ai développé une passion pour le cinéma. Alors, avant d’être acteur, je connaissais déjà la majorité des acteurs de mon époque, notamment Jean-Claude Van Damme, Denzel Washington, Morgane Freeman…
Le hasard n’existe pas. À l’époque, sa défunte grande sœur l’appelait déjà Jean-Claude Van Damme. Les trois acteurs ci-dessus sont ceux qui ont façonné l’acteur Bertrand Essone, ceux qui ont marqué son esprit.
En mai 2019, vous avez fêté vos 10 ans dans l’univers du cinéma gabonais… Et si vous nous donnez les titres des films dans lesquels vous avez valorisé votre talent ?
Ce n’est pas facile de tous les citer, mais je vais essayer ! Alors, il y a :
Si loin…Si près (Saturnin Ayenouet),
Martha la 7ème épouse (Melchy Obiang),
Le secret des vierges (Melchy Obiang),
La Saint Valentin (Edgard Nzé),
Queuffees (Patrick Boueme),
Atobe nsi (Dominique Donatien),
La piqure de l’anophèle (Dominique Donatien),
Ambition mortelle (Dominique Donatien),
Un couple stérile (Dominique Donatien) …
Cette liste n’est pas exhaustive. C’est en 2009, dans le film de Dominique Donatien, que l’acteur s’est exprimé pour la première fois. La piqure de l’anophèle est le film qui a donné la possibilité à Bertrand Essone d’éveiller l’acteur qui dormait en lui. Après avoir travaillé avec plusieurs structures, depuis le mercredi 15 août 2015, il est dans les studios Montparnasse de Melchy Obiang.
Vivez-vous de votre art ?
Vivre de mon art ? Il faut appeler le chien par son nom ! Aujourd’hui, je ne peux pas affirmer que je vis du cinéma. Pas du tout ! D’ailleurs, au Gabon, je ne connais pas un acteur qui vive du cinéma. Il y a des difficultés dans ce domaine. Le domaine artistique est menacé, surtout avec le problème des droits d’auteurs. Moi, Bertrand Essone, je ne vis pas du cinéma…
L’acteur fait le cinéma à ses heures perdues, une situation qui ne l’émerveille pas. Passionné, habité par l’amour du septième art, son souhait est de consacrer tout son temps au cinéma. Mais l’absence de conditions favorables ne facilite pas les choses. Donc, depuis 2010, Bertrand Essone est un agent d’administration public.
Quels sont vos projets futurs ? Aimeriez-vous être derrière les caméras, devenir réalisateur…
Oui ! c’est tout à fait évident pour moi de devenir réalisateur un jour. J’ai aussi quelques connaissances en matière d’écriture scénaristique, mais c’est vraiment dans le futur. Par contre, à court terme, j’aimerais connaitre des productions beaucoup plus grandes, internationales, être sollicité pour aller par exemple tourner au Nigeria, au Ghana, en France, en Belgique…En un mot, je dirais à l’extérieur du Gabon. Après avoir fait ces preuves, je vais vraiment mesurer la teneur de ma filmographie. Et pourquoi pas terminer en tant que réalisateur et producteur.
La Bertrand Essone TOUCH est qu’il s’agit de quelqu’un qui est de nature observateur et humble, qui sait s’adapter facilement. Doté de la capacité d’adaptation, d’écoute et d’observation, il appréhende ses personnages du point de vue physique et spirituel. « Lorsqu’on me demande d’incarner un personnage, c’est comme si on me donnait un esprit qui doit venir habiter mon enveloppe charnelle et à partir de ce moment, je ne suis plus Bertrand Essone, mais je suis ce personnage qui doit et va m’habiter pendant toute la période de tournage ».
Un dernier mot aux lecteurs ?
Merci pour l’opportunité que vous m’avez donnée. Je souhaite une longue vie à votre support. Je remercie tous ces réalisateurs avec lesquels j’ai travaillé. Ces réalisateurs qui ont cru en moi, qui m’ont lancé et qui continuent de m’encadrer jusqu’à présent. Un grand merci en particulier à Dominique Donatien, Van Mabadi, Patrick Boueme, Edgard Nzé, Jamed Ossele, Mechy Obiang … la liste est longue ! Ce sont ces grands réalisateurs gabonais qui m’ont permis d’être ce que je suis. C’est vrai que je ne suis qu’à l’étape embryonnaire, mais je crois en moi. J’ai beaucoup de rêves et je sais que je ne vais pas m’arrêter là. L’avantage du cinéma est qu’il n’y a pas de retraite, soit on abandonne, soit c’est la mort qui nous en sépare. En ce qui me concerne, ce n’est que la mort qui va m’en séparer !
Et à tous les jeunes qui sont captivés par le cinéma, je les invite à écouter la voix du cœur, d’aller à la réalisation et à la rencontre de leurs rêves car, lorsque l’on va à l’encontre de ses rêves, on finit toujours par ne pas se réaliser. A partir du moment où chacun découvre ce potentiel, il faut absolument foncer et l’exprimer.
Bien que les portes du monde cinématographique semblent être fermées, cela ne doit pas empêcher le plus grand nombre de rêver. Croyez en vos rêves et battez-vous dignement pour exprimer votre talent. L’audace positive est l’une des clés pour relever ce défi. Nous étions en compagnie de l’acteur gabonais Bertrand Essone, à qui nous disons merci pour sa réactivité.
Lysette-André