Augusta Palenfo, un nom inoubliable
L’aventure d’Augusta Palenfo débute à l’Atelier Théâtre Burkinabè (ATB), puis dans les compagnies Marbayassa et les Merveilles du Burkina. Aujourd’hui, artiste comédienne et réalisatrice Burkinabé Augusta Palenfo travaille à son propre compte. Augusta Palenfo, un nom qui résonne dans la tête des africains et des européens.
Lysette-André: Bonjour Augusta Palenfo, comment allez-vous ?
Augusta Palenfo: Bonjour Lysette-André, je me porte bien. Merci ! Je l’espère pour vous aussi.
Je me porte à merveille. Merci! Nous sommes heureux de vous interviewer aujourd’hui. Augusta Palenfo, vous avez un parcours, vous ne vous êtes pas improvisée comédienne, vous n’êtes pas arrivée dans l’univers du théâtre comme un cheveu sur la soupe…Parlez-nous de ça!
Effectivement ! Haha ! J’ai commencé ma carrière en 1996 en intégrant l’école de théâtre au Burkina. Je n’arrête pas de faire mes classes. Après avoir travaillé au sein de plusieurs compagnies, je suis maintenant en freelance. J’ai fait plusieurs collaborations en Afrique et en Europe…Bref ! Comme vous l’avez dit, j’ai fait mes classes. Haha !
« J’étais sans complexe, sans-gêne et je faisais rire les gens »
Pendant la préparation de cette interview, vous nous avez confié que ce sont les clients de votre maman qui ont détecté votre potentiel. Etrange, n’est-ce pas ?
Il faut savoir que ma maman vendait de la bière de mil…je suis née dans ça. Elle avait des clients fréquents qui m’observaient beaucoup. Alors, un jour, un client a demandé à ma maman de m’inscrire chez Prosper Kaboré, le fondateur de l’Atelier Théâtre Burkinabè, car j’étais sans complexe, sans-gêne et je faisais rire les gens…
N’ayant pas suffisamment d’argent pour poursuivre mes études, après une longue réflexion, je me suis lancée… Je me rappelle que je me suis battue pour avoir les frais d’inscription qui étaient de 7500 Fcfa ( Haha !) Vraiment, ce qui ne tue pas rend plus fort ! Après plusieurs années, je ne regrette pas mon choix, je dis merci à mes parents et aux clients de ma maman…
La pièce “Ici la vie est belle”, mise en scène par Hubert Kagambega vous évoque quoi ?
Waouh ! Cette pièce m’évoque des souvenirs magnifiques, inoubliables…
Pourquoi tant d’émotions ?
Je suis très émue ! “Ici la vie est belle” est la première pièce que j’ai eu à jouer…C’est une pièce que je ne pourrai jamais oublier, parce que j’ai beaucoup aimé, j’ai beaucoup aimé, je me suis beaucoup donné. C’était la première fois que l’on me confiait un rôle assez important… Nous avons fait une tournée en Afrique et en Europe. J’ai que de bons souvenirs de cette pièce et j’avoue que j’ai aimé…
“Madame l’ambassadrice” est votre deuxième long métrage, un film inspiré d’une histoire vraie, présent au Ciné Burkina du 20 décembre 2021 au 2 janvier 2022 …pouvez-vous nous en dire plus ? La réaction du public ?
Evidemment, il s’agit du deuxième long métrage que j’ai réalisé, car mon souhait est de toujours faire mieux… Bon, c’est vrai que je suis partie d’une histoire réelle. Mais vous savez, en écrivant un scénario, cela change de couleurs, de courbes.
Je dirais que c’est une petite histoire réelle que m’a raconté une dame à Bobo qui m’a inspiré. Je vais vous dire…pour être honnête, je ne peux pas prendre la vie privée des gens et la mettre sur la place publique sans leur accord. Mettons-nous d’accord, cela reste de la fiction… Haha !Le message est passé.
De plus, Le film a marché ! Plusieurs personnes sont venues le voir. Le public a apprécié, surtout qu’il y avait une amélioration palpable. C’était mieux que le premier film. La performance, le jeu des acteurs, le scénario…étaient de qualité, les gens ont aimé. Le message est passé.
Trophée de mérite du Leadership féminin catégorie Cinéma, Trophée de la meilleure interprétation féminine Burkinabé…quel est votre sentiment devant tous ces Trophées ? Comment arrivez-vous à rester humble, à garder la tête sur les épaules avec tous ces prix ?
Houla ! Dans la vie, il faut te faire petit et Dieu va t’élever. Je pense que ces trophées ne font pas de moi la meilleure comédienne du Burkina ou du monde entier. Ces trophées ne font pas de moi la personne qui est au-dessus des autres. Je suis un être humain comme tout le monde, avec des défauts et des qualités… je dois du respect aux gens et être humble.
Vous voulez vraiment savoir ? Pour moi, ces trophées ne veulent rien dire…en fait, c’est un acte pour encourager mon engagement, mes activités, ma combativité, tout ce que je fais dans la culture, dans l’humour, dans le cinéma, dans le théâtre… Au passage, je redis encore MERCI!
Donc, il faut apprendre à rester humble, à ne rien prendre pour acquis. Dans la vie, il faut respecter les gens, même un bébé, car cette personne à besoin de respect pour te donner le respect que tu mérites.
Actrice, comédienne, réalisatrice, productrice…Augusta Palenfo est une artiste aux multiples casquettes. C’est quoi votre secret ?
Houla! Mon secret ? Vraiment ? Le travail! Oui, le travail paye. Je travaille sans cesse.
Une citation favorite de l’artiste Augusta Palenfo ?
“Assis, un vieillard voit plus loin qu’un jeune debout”
Un dernier mot à vos fans, aux lecteurs ?
Dire aux personnes qui prient, qui soutiennent Augusta Palenfo de continuer. Je ne suis pas parfaite. Je fais comme je peux…Que ces personnes notent que ce qui est le plus important pour moi est de faire en sorte qu’elles soient toujours fières de moi, qu’elles soient contentes de moi, qu’elles soient toujours présentes dans ma vie en me soutenant…en me faisant aussi des remarques…
Je suis pour les critiques constructives. Sans critique, c’est difficile de s’évaluer…je suis ouverte! J’attends des propositions, des soutiens… Sachez qu’Augusta Palenfo vous aime et qu’elle fera de son mieux pour ne pas vous décevoir…
Merci…merci à KarefArt de m’avoir choisi pour ce numéro d’interview…merci pour l’intérêt porté à Augusta et à ses activités.
Augusta Palenfo, Merci à vous pour le privilège accordé!
Au passage, nous vous souhaitons un bon séjour en Mauritanie, car vous y êtes pour le tournage d’un long métrage. Nous espérons que vous nous en direz plus dans les prochains jours. Que vous n’arrêtiez pas de faire le tour du monde pour valoriser votre potentiel artistique.
Lysette-André