Écouter son cœur et accepter de prendre le risque
Originaire de Aix-en-Provence, Johan Beverini est aujourd’hui auto-entrepreneur dans le domaine de l’audiovisuel, à Limoges. Si au lycée il hésitait entre une formation scientifique et une formation artistique, today, la question ne se pose plus, car il s’est radicalement positionné. Son parcours atypique attise notre curiosité.
Lysette-André : Bonjour Johan Beverini.
Johan Beverini : Bonjour Lysette-André.
Diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Ingénieurs de Limoges (ENSIL), vous avez débuté une thèse dans l’électronique appliqué, mais aujourd’hui vous vous retrouvez entrepreneur dans l’audiovisuel. Comment ce changement de chemin s’est-il opéré ?
Beaucoup de remises en question ! Ça n’allait pas bien en doctorat et je commençais à réfléchir depuis plusieurs mois. Je voulais laisser ma thèse pour faire autre chose. Mais quoi exactement ? Je continuais à faire des vidéos pour le plaisir, pour me changer les idées. Bam ! Un matin, je me suis dit : arrête de tourner autour du pot et fais ce que tu veux vraiment faire, car depuis le lycée je me disais que si un jour, j’ai la possibilité de travailler dans l’audiovisuel, je le ferais…
« Si je n’étais pas parti dans l’audiovisuel, je serais parti en voyage au bout du monde. »
J’ai quand même passé plus de 6 ans d’études dans les maths et les sciences. Et se dire après ça, que tu as tes diplômes d’ingénieurs, c’est cool, mais on ne va pas les utiliser. C’est difficile de prendre cette décision. Ça fait honnêtement très peur de se lancer. Certaines personnes diront que c’est de l’inconscience, les autres penseront que c’est le courage … C’est sûrement un peu des deux ! J’étais à la limite dans une situation où je ne me retrouvais plus. Je n’étais plus à l’aise avec ma vie. J’avais besoin de me retrouver. Honnêtement, si je n’étais pas parti dans l’audiovisuel, je serais parti en voyage au bout du monde. Néanmoins, je ne regrette pas du tout mes choix jusqu’à maintenant. Je n’en veux pas à ma famille pour m’avoir poussé sur la voie des sciences. C’est grâce à tout ce qui m’est arrivé que je suis qui je suis aujourd’hui. J’avais besoin d’essayer au moins, de voir de quoi j’étais capable dans l’audiovisuel. Je reste ouvert aux évolutions de la vie !
Venant d’une famille d’ingénieurs, vous avez choisi d’arrêter une thèse pour suivre votre passion, laisser la science pour suivre l’art … la réaction de vos parents ?
Mes parents et ma famille l’ont très mal pris ! Pourtant, depuis le lycée je leur disais que je partirais dans l’audiovisuel si j’en avais l’occasion. Mais ils l’ont toujours pris pour des paroles vaines. Et j’ai senti un vrai rejet de ma décision, un « non » violent et des critiques poussés à mon intention… Ils ont eu peur pour moi, car ils ne connaissaient pas le milieu de l’audiovisuel. Je ne sais vraiment pas pourquoi, mais le fait que je ne respecte pas leur vision de la vie, a fait qu’ils se sont sentis trahis. Le fait de ne pas avoir leur soutien et leur confiance m’a beaucoup blessé … J’ai assumé, car c’était ma décision, c’est ma vie. On ne peut pas indéfiniment vivre la vie de ses parents par procuration. Cette agressivité à mon égard s’est propagée dans chaque conversation que j’avais avec eux, pendant plus d’un an. Cela a été dur ! Aujourd’hui encore, ils ne prennent pas mon travail au sérieux. Donc je les ignore et je fais ma vie.
A l’université, pour mieux vivre votre passion, vous avez monté le STUDIO ENSIL-ENSCI… dites-nous un mot !
Quand je suis arrivé à l’ENSIL, Je voulais me remettre dans l’audiovisuel, mais il n’y avait pas de club d’audiovisuel. J’ai donc créé le club ! J’en ai parlé autour de moi et je me suis entouré de personnes passionnées, motivées. Notamment Julien Coudray et Paul Landais, avec qui on a commencé les bases du club. C’est un club de création qui se veut ouvert. Pour se faire la main en première année, on s’était concentré sur la création de reportages, qui mettaient en avant les activités de l’école … On a participé à des concours de courts-métrages (Nikon Film Festival, les concours de création étudiante, etc) … Le but du club c’est de créer et de faire découvrir.
J’ai fait mes premières réalisations amatrices avec le Studio (Courir vers la lumière et Loup Garou). C’est grâce à ce club que j’ai commencé à me faire connaitre en tant que vidéaste à Limoges … Je continue à garder le contact avec eux et à leur proposer mon soutien. Le club est toujours actif et a déjà 5ans.
Réalisateur, régisseur, acteur, vidéaste, scénariste…quelle casquette vous sied le mieux ?
Houla ! Pas facile ! Mais je dirai « vidéaste ». Même si je n’aime pas vraiment mettre un nom sur tout. S’imposer une casquette c’est se fermer la porte des possibilités. Dans le milieu de l’audiovisuel, les gens ont tristement du mal avec les personnes qui ont plusieurs casquettes. J’aime bien écrire, réaliser, cadre, monter … C’est l’une des raisons qui me poussent plus vers l’auto-entreprenariat que le cinéma. En tant qu’auto-entrepreneur je peux réaliser des travaux de photos, de designs … J’aime cette liberté, pouvoir toucher un peu à tout !
En revanche, si on parle de ce que j’aime le plus faire, je dirais scénariste / auteur. J’écris des textes depuis le collège. J’ai toujours des histoires ou des projets sur le feu que je veux réaliser. J’ai un fichier world avec plus de 30 projets marqués dessus en constante évolution. Je suis même en train de me lancer dans l’écriture de romans. La création, c’est vraiment ce qui me fascine et me fait avancer de manière générale !
Parlez-nous de vos différents projets !
En ce moment j’ai pas mal de projets en cours. Je suis notamment, premier assistant réalisateur sur le tournage de Oklan, la web-série de science-fiction limougeaude réalisée par Sébastien Faucher et sur « Briquefan 17 », l’émission Youtube sur les Lego et le cinéma d’Antoine Binet…
Je joue dans la pièce de théâtre Plus haut que les oiseaux et dans un court métrage fanfiction Star Wars en tant qu’acteur…
Quel conseil donnez-vous aux jeunes qui veulent se lancer dans le monde du cinéma ?
Teste, n’aie pas peur de faire, d’essayer. Comme disait Orelsan : « Si tu veux faire des films, t’as juste besoin d’un truc qui filme. Dire : « J’ai pas d’matos ou pas d’contact », c’est un truc de victime. »
Renseigne-toi, fais des vidéos, découvre tous les métiers du cinéma par toi-même, sors des sentiers battus, mets-toi en difficulté, fais-toi ta propre idée et lance-toi … Si tu peux faire des études qui vont dans ce sens, c’est toujours un plus, mais le plus important c’est l’expérience et les contacts. Même si c’est un milieu difficile, n’aie pas peur de commencer petit et de viser grand ! Le plus dur c’est le début. Il faut se donner les moyens. Bonne chance !
Un dernier mot aux personnes qui nous lisent ?
Que vous soyez une association, une entreprise, un particulier, n’hésitez pas à me contacter pour vos projets vidéos, photos, designs, pour vos mariages, pour la couverture de vos évènements, etc.
Voici mes réseaux sociaux, pour voir mes projets professionnels réalisés jusqu’à maintenant :
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Johan Beverini, merci et beaucoup de courage pour la suite.
N’aie pas peur de prendre des risques dignes pour réaliser tes rêves, pour vivres tes passions. Cultive l’audace positive ! Lance-toi si ton cœur brûle pour quelque chose. Chaque jour est une occasion pour écouter son cœur.
Lysette-André