« 1964 », le premier livre du dramaturge gabonais Michel Ndaot
Publiée aux Éditions GNK en janvier 2021, la pièce de théâtre 1964 sera présentée par Michel Ndaot le samedi 13 mars 2021 à 10h à l’Union Des Écrivains Gabonais (UDEG), sis au quartier Louis de Libreville.
Lysette-André : Bonjour Michel Ndaot… vous êtes dramaturge, acteur, comédien, metteur en scène, etc. Après plus de 25 ans dans l’univers du théâtre, vous avez publié officiellement l’un de vos textes qui a pour titre 1964. Avant de nous parler de ce livre, dites-nous…comment Michel Ndaot se considère-t-il ?
Michel Ndaot : Bonjour Lysette-André ! Super ! Michel Ndaot est un passionné de théâtre, un homme de Culture.
Depuis son enfance, Michel Ndaot a toujours voulu se retrouver sur les planches… « Il y a cette magie d’être un orateur devant le public. La fusion qu’il y a entre le comédien et le public me fascine », nous confie-t-il.
Michel Ndaot, votre amour infini pour le théâtre ne vous empêche pas de côtoyer le monde du cinéma. Vous avez joué dans plusieurs films, notamment Le grand blanc de Lambaréné, L’ombre de Liberty, le Collier de Makoko, Moane Mory, etc. Et si vous nous parlez succinctement de votre expérience cinématographique ?
Houla ! Houla ! Houla ! Que dire ? Bon… le cinéma c’est tout autre chose ! Disons que mon premier long métrage Le grand blanc de Lambaréné du réalisateur Bassek Ba Kobhio m’a permis de donner la réplique à un grand comédien Belge, André Wilms et à Marisa Berenson, celle qui joue la femme d’Albert Schweitzer… le cinéma est un espace de rencontre et d’échange où l’instinct a aussi une part importante. Le même naturel du cinéma, je le retrouve aussi au théâtre…
Michel Ndaot, on comprend que votre expérience cinématographique est tout de même très exaltante… En Afrique en général et au Gabon en particulier vous êtes un « baobab » en ce qui concerne le théâtre… vous écrivez et mettez en scène vos textes… Mais pourquoi ce n’est que maintenant que vous avez choisi de publier officiellement l’un de vos textes, 1964 ?
Ah ! La fameuse question ! Il faut avouer que j’ai des jeunes autour de moi, des étudiants qui lisent mes écrits… Et régulièrement, c’est… « grand, il faut éditer tes textes… » J’ai subi une pression, j’ai été motivé par ces jeunes… je les remercie. Alors, je me suis dit que je vais d’abord publier la pièce de théâtre 1964.
Vos propos confirment l’adage qui dit: « on a toujours besoin d’un plus petit que soi ». 1964, Qu’est-ce qui se cache derrière ce titre ?
Exactement ! On a toujours besoin d’un plus petit que soi. Je profite pour citer une pensée de Pierre Akendengué qui dit que « les cadets obéissent aux aînés avec l’espoir de les remplacer un jour, car au fond, personne n’aime le rôle de second. » Et là, je pense très fort aux jeunes qui sont autour de moi… 1964 n’a pas la prétention d’être une pièce historique, une référence, mais plutôt l’univers loufoque d’un homme de pouvoir…
…Un homme de pouvoir parce qu’il s’agit d’un président qui se retrouve enfermé dans son palais, voyant le monde à travers la fenêtre… Cette pièce de théâtre est un huis clos avec cinq personnages : un président, un conseiller, un premier ministre, le général colon et la femme de ménage. Il y a des clins d’œil, des références, des citations de certains hommes politiques gabonais.
La femme est en quelque sorte au centre de cette histoire, car le président voit le monde à travers les yeux de la femme de ménage… Pourquoi ce choix ?
Pourquoi ce choix ? C’est pour mettre en valeur la femme. Le symbole de la République est la mère allaitante. Ce personnage a un côté symbolique parce que c’est une femme spirituelle, qui menace par exemple le président en disant : « Je vais chanter. » On ne sait pas ce qu’elle chante (haha). Mais elle veut chanter. Quand elle veut prendre la parole en tant que femme spirituelle le président se bouche les oreilles. En fait, le président a peur parce que cette femme représente la source de vie, la puissance d’un pays mystique qui est le Gabon.
La Michel Ndaot TOUCH ?
L’avantage que j’ai… c’est de pouvoir écrire mes textes et les mettre en scène… et même quand il s’agit d’un autre texte, rien qu’à la première lecture, j’ai une idée de mise en scène.
Que dites-vous aux jeunes qui souhaitent faire le théâtre et (ou) le cinéma ?
Il n’y a rien de plus beau qu’une passion qui dure la vie entière. Il faut avoir la volonté, beaucoup d’amour… On ne peut rien sans la volonté ! Donc, atteindre ses rêves, c’est vouloir… Beaucoup de volonté… beaucoup de volonté… beaucoup de volonté…
Merci Michel Ndaot pour cette interview. Tout en espérant que le livre 1964 appellera d’autres ouvrages, nous vous souhaitons que du bonheur.
Merci à vous.
Le texte 1964 est disponible à GNK Éditions Gabon et auprès de Michel Ndaot.
Contacts : 077 853 540 / 066 600 380 / gnkeditions.gab@gmail.com
Lysette-André