Le wax n’est pas un tissu africain
Le wax est un tissu qui a été importé par les marchands néerlandais au 19e siècle. Alors, quand une personne porte un vêtement confectionné avec du wax, cela ne suffit pas pour dire qu’elle est habillée à l’africaine.
L’Afrique a aussi des tissus qui lui sont propres (le raphia, le kente, le ndop, le bogolan, etc). Ces différents tissus traditionnels africains représentent chaque peuple.
Le raphia
Le raphia est une fibre très solide provenant d’un palmier de la famille des Arecaceae, que l’on rencontre dans les milieux marécageux et le long des fleuves. Il sert pour la fabrication de cordages, du tissu d’ameublement ou des vêtements. Le raphia est présenté comme le tissu traditionnel du Gabon. Toutefois, on le retrouve dans d’autres pays africains (Madagascar, Congo, Togo, etc).
Le kente
Le kente aussi appelé kita ou parfois kéta est un tissu traditionnel d’Afrique de l’Ouest. Il est souvent présenté comme le tissu ghanéen. Mais, il est également porté en Côte d’Ivoire par certaines ethnies (notamment la population akan). Considéré comme luxueux, symbole de noblesse et de prestige, c’était le tissu porté par les rois et reines ainsi que les chefs de village lors des grandes occcasions. Le kente est tissé à partir de soie et de fils de coton. Il existe différents types de kente dont le kente ashanti, le kente ewe.
Le ndop
Le ndop dans sa forme originale est un assemblage de bandes de coton cousues bord à bord. Les motifs géométriques blancs sur fond bleu indigo donnent son identité au ndop. La richesse du ndop Bamiléké se remarque non pas dans une variété de couleurs, mais dans le style et la combinaison des motifs et figures géométriques abstraites qui se détachent du fond bleu intense. La décoration et les motifs du ndop permettent au confectionneur, brodeur, de transcrire des messages. Les formes géométriques, la lune, le soleil, les étoiles, les animaux … sont des messages codés. Ils évoquent : la paix, fécondité, etc.
Le bogolon
Les peuples issus du groupe Mandé la pratiquent depuis une époque reculée. Aucune datation précise n’a pu jusqu’alors être arrêtée, compte tenu de la fragilité des matériaux et de la difficulté de leur conservation. L’origine même du bogolan est inconnue. Selon une légende, cette découverte fut fortuite. Une femme revêtue d’un pagne teint au n’galama l’aurait malencontreusement tâché avec de la boue provenant du fleuve. Lorsqu’elle tenta de le nettoyer, elle s’aperçut que la boue avait teint le tissu du vêtement, les tâches étaient devenues indélébiles.
Plusieurs ethnies ont pratiqué et pratiquent encore à ce jour le bogolan, ce sont les Dogons, les Bobos, les Sénoufos, les Miniankas, les Malinkés et les Bambaras. Après avoir ramassé le coton dans les champs, il faut nécessairement le filer. Ce travail est réservé aux femmes. A l’aide d’un fuseau, la fileuse assise par terre, tord et étire le coton entre ses doigts. Par un mouvement répétitif de la main elle fait tourner le fuseau tout en lui donnant une impulsion, afin d’enrouler le fil autour du bâtonnet en bois.
Le n’galama : (feuille de l’arbre anogeissus leiocarpus) qui va donner la coloration de base et qui sert également de fixateur pour rendre le noir indélébile.
La présente liste est loin d’être exhaustive, mais elle rappelle aux africains qu’ils doivent rejeter l’arnaque qui consiste à faire croire que le wax est un tissu africain. C’est dommage qu’un tissu importé fasse autant d’ombre aux tissus qui sont réellement africains. Pour éviter la disparition de cette richesse « tissulaire », l’africain lambda, les créateurs africains doivent davantage les valoriser.
Lysette-André